La guerre des images

Photos manipulées, fake news, propagande d’État – une prudence particulière est de mise avec le matériel issu de la guerre en Ukraine. Hannah Schlaepfer explique que plus le sujet est sensible, plus l’exigence vis-à-vis de la source est élevée.

Les événements s’enchaînent dans la rédaction de la RTS, avec un flot d’images d’agences comme Associated Press (AP), Agence France-Presse (AFP) ou European Broadcast Union (EBU).

«
Si nous ne sommes pas convaincus de la véracité d’une information, nous ne l’utilisons pas.»
Hannah Schlaepfer, la présentatrice et responsable du bureau fribourgeois ACTU - TV

Le rythme est soutenu, mais l’exigence de la qualité des informations ne doit pas en pâtir, car «la pression du temps ne doit jouer aucun rôle dans la vérification des faits», explique la présentatrice et responsable du bureau fribourgeois ACTU – TV Hannah Schlaepfer. En principe, trois sources différentes doivent confirmer l’information – et plus le sujet est sensible, plus l’exigence envers ces sources est élevée.

Si l’information ne peut pas être suffisamment confirmée ou vérifiée, elle n’est pas utilisée en cas de doute: «si nous ne sommes pas convaincus de la véracité d’une information, nous ne l’utilisons pas», poursuit Hannah Schlaepfer.
Cela peut aussi avoir pour conséquence qu’un reportage sera illustré par moins de matériel vidéo. En effet, ici aussi, la qualité prime sur la quantité. Une situation de guerre, comme en Ukraine, a également modifié le travail des collègues de Hannah Schlaepfer à la rubrique internationale: «les images sont des informations importantes, surtout dans des régions en crise, et le travail sur les sources est généralement plus difficile. Il faut être encore plus prudent». Est-ce vraiment le lieu dont il est question qui est représenté? D’autres sources peuvent-elles confirmer que la situation décrite s’est bien déroulée de cette manière? Un œil critique et expérimenté peut ici aider à découvrir des contenus délicats.

De plus en plus, les deepfakes rendent aussi la vérification des faits plus complexe, explique Hannah Schlaepfer. Les deepfakes sont des contenus médiatiques réalistes qui sont manipulés de manière trompeuse par des techniques d’intelligence artificielle. Ils sont souvent diffusés via les médias sociaux.

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Hannah Schlaepfer

La qualité n’est pas subjective

«Face à la puissance des médias sociaux et au risque de fausses informations, les médias de service public sont plus nécessaires que jamais, déclare Gilles Marchand, directeur général de la SSR. En particulier pour garantir une production de haute qualité des prestations.»

Des critères de qualité clairs et mesurables sont définis dans le journalisme. Les unités d’entreprise de la SSR ont défini des lignes directrices éditoriales pour le travail journalistique. Ainsi, il est notamment clairement établi comment traiter la représentation des victimes de guerre. De plus, la source des images doit être indiquée.

Des groupes de spécialistes externes procèdent également à de tels contrôles de qualité, par exemple avec l’audit de la Haute-Ecole des sciences appliquées de Zurich (ZHAW). De son côté, l’organisation non gouvernementale Reporters sans frontières s’engage pour un label: le certificat JTI (Journalism Trust Initiative). Pour l’obtenir, les organisations médiatiques doivent contrôler leurs processus rédactionnels et publier les résultats. C’est ce qu’a fait par exemple SWI swissinfo.ch, le service en ligne international de la SSR – qui a obtenu le certificat JTI en tant que source d’informations digne de confiance.

La correction du public

Le dialogue avec le public constitue également un élément de l’assurance qualité dans le journalisme. «Nos communautés partagent leur expertise et contribuent ainsi également à l’approfondissement des articles», explique Larissa Bieler, directrice de SWI. 

Une chose est sûre: malgré tous les critères de diligence, les directives rédactionnelles et les vérifications des faits, des erreurs peuvent se produire. «Sont crédibles les personnes qui assument ouvertement leurs erreurs et corrigent rapidement ce qui doit l’être», relève Larissa Bieler. 

Le système d’assurance qualité et les lignes directrices concrètes.

Vous estimez qu’un reportage diffusé par un média de la SSR était erroné, déformé ou n’avait pas fait l’objet d’une recherche suffisamment approfondie? Les organes de médiation indépendants reçoivent votre réclamation et examinent le reportage incriminé. Une réponse qui peut être consultée publiquement est délivrée au plus tard 40 jours après le dépôt de la réclamation.

Vous vous intéressez plus en détail à l’assurance qualité au sein de la SSR? Vous trouverez ici les critères, le système d’assurance qualité et les lignes directrices concrètes chez SRF, RTR, RSI, RTS et SWI swissinfo.ch.

Daniela Huwyler et Francesca Guicciardi, juin 2023

Commentaire

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